Le furet

Le furet ou les furets. Des situations dynamiques et riches de calcul mental. Un outil pour aider à structurer les suites de nombres, les propriétés entre les nombres, intégrer des procédures, améliorer l’agilité mentale des élèves.

Article mis en ligne le 12 décembre 2023
dernière modification le 6 novembre 2008

par GDM

Compétences et savoirs visés

Les jeux du furet ont pour rôle essentiel de conduire les élèves à :

- Structurer la suite des nombres, sous divers aspects.
- Penser un nombre dans un réseau et non plus comme un élément isolé. Les nombres perdent alors leur côté « figé » pour revêtir de multiples propriétés qui les lient aux autres.
- Acquérir une sorte d’agilité mentale.
- Construire et mémoriser certaines tables de x, les doubles, …

Le principe des jeux du furet est de faire dire à tour de rôle des nombres aux enfants en suivant une certaine règle. Les enfants peuvent être interrogés dans l’ordre où ils sont assis à leur table (et anticiper la réponse) ou sollicités de manière aléatoire individuellement par le maître (et mobiliser leur attention). Les réponses peuvent être parfois écrites sur l’ardoise après tout un cheminement « dans la tête ».

L’important dans ces jeux est la rapidité, de manière à ce que la suite obtenue puisse être mémorisée par les enfants. Si un élève ne sait pas, il peut passer son tour. Il suffit de revenir à lui quelques instants plus tard. Les erreurs sont rectifiées par le maître ou un élève, mais ne sont pas analysées en temps réel, le maître retient seulement les enfants concernés et retravaillera avec eux en activité de soutien à un autre moment de la journée.

Il faut éviter les dispositifs qui excluent les élèves ou risquent de les rendre longtemps passifs (Ex : élimination de celui qui se trompe et qui ne peut plus jouer…). Il est bon au contraire de favoriser les défis de classe où chacun contribue (aller le plus loin sans se tromper en comptant de …. Et noter l’évolution des records)

Les champs abordés

Structuration de la suite des nombres entiers

- Suite croissante des nombres à partir de 0
- Suite croissante des nombres à partir de n (avec passage des dizaines, des centaines entières, …)
- Suite décroissante des nombres à partir de n (avec passage des dizaines, des centaines entières, …)
- Le nombre oublié (noter sur l’ardoise le nombre oublié par le maître)
- Le nombre intrus (noter sur l’ardoise le nombre ajouté par le maître)

Ces deux derniers types d’exercices sollicitent chez l’enfant une attention plus importante en essayant de repérer un élément hors de son comptage personnel.

L’enseignant peut profiter de ce travail pour faire des rappels sur la liaison phonologie/graphie de certains nombres (onze un mot 11 deux chiffres ; quatre-vingt-dix-sept quatre mots 97 deux chiffres ; trente famille des trois dizaines 3_ , ….).

Structuration de la suite des nombres entiers pairs et celle des nombres impairs.

- Compter de deux en deux dans l’ordre croissant à partir de 0 ; à partir d’un nombre pair, d’un nombre pair à un autre nombre pair
- Compter de deux en deux dans l’ordre décroissant à partir d’un nombre pair. .
- Compter de deux en deux dans l’ordre croissant à partir de 1 ; à partir d’un nombre impair, d’un nombre impair à un autre nombre impair.
- Compter de deux en deux dans l’ordre décroissant à partir d’un nombre impair, d’un nombre impair à un autre nombre impair.

Jeu des intrus : Après plusieurs séances sur ce thème, le maître écrit une liste de nombres pairs et quelques nombres impairs au tableau. Il demande aux élèves d’observer silencieusement les nombres, puis de noter, à son signal, les intrus sur leur ardoise ou sur leur cahier. Le maitre conclut en rappelant le critère de divisibilité par 2.

Jeu des moitiés : Le maître écrit une liste de nombres pairs au tableau. Les enfants les observent puis doivent écrire, au signal du maître, les moitiés de ces nombres sur leur ardoise ou leur cahier.

Structuration de la suite des dizaines, des centaines, des milliers

0n désigne un multiple de 10 par exemple 30 = 10x3

- Compter de dix en dix en ordre croissant à partir de 0 ; à partir de 1000, de 1000 à 10000,…..
- Compter de dix en dix en
ordre décroissant à partir de 10n.
- Compter de dix en dix en
ordre croissant à partir d’un nombre donné
- Compter de dix en dix en
ordre décroissant à partir d’un nombre donné.
- Compter de cent en cent en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir de 100n, de 100n à 100p.
- Compter de cent en cent en
ordre décroissant à partir de 100n.
- Compter de cent en cent en
ordre croissant à partir d’un nombre donné.
- Compter de cent en cent en
ordre décroissant à partir d’un nombre donné.
- Compter de mille en mille en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir de 1 000, de 10, de 100, d’un nombre donné.
- Compter de mille en mille en
ordre décroissant à partir de 1 000n ; à partir d’un nombre donné.

Acquisition de la suite des multiples

- consolidation des résultats des tables de multiplication
- extension des répertoires multiplicatifs
* multiples de 5 , multiples de 10
* multiples de 2 , multiples de 4 ( aussi multiples de 2)
* multiples de 3 , multiples de 6

 

Extension possible au delà de la simple suite des nombres multiples de..., on peut :
- rechercher l’écriture multiplicative de certains nombres de la suite (Ex : 45, 5 x10 , 55, 60, 65, 5 x 14, 75 , 80, 5 x 17, ...
- rechercher l’encadrement multiplicatif du nombre
(Ex : 4 x 10 < 47 < 5 x 10 ; 17 x 10 < 172 < 18 x 10, ...)

- la suite des doubles, des premiers carrés, …

Structuration de l’ensemble des nombres décimaux

- Compter de 0,1 en 0,1 en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 1,5) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 2,35).
- Compter de 0,1 en 0,1 en
ordre décroissant à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 10,4) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 12,48).
- Compter de 0,2 en 0,2 en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir de 0,1 ; à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple à partir de 1,5 ; puis à partir de 2,6) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 2,35 ; puis 5,43).
- Compter de 0,2 en 0,2 en
ordre décroissant à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 10,5 ; puis 23,4) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 21,35 ; puis 17,41).
- Compter de 0,5 en 0,5 en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 1,4) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 2,35 ; puis 3,56).
- Compter de 0,5 en 0,5 en
ordre décroissant à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 14,3) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 19,43 ; puis 21,06).
- Compter de 0,01 en 0,01 en
ordre croissant à partir de 0 ; à partir d’un nombre entier n ; à partir d’un nombre décimal ayant un chiffre après la virgule (par exemple 1,5) ; à partir d’un nombre décimal ayant deux chiffres après la virgule (par exemple 2,35).

 

Des variantes intéressantes

Les nombres cachés : les enfants doivent remplacer certains nombres par un mot (Ex : les nombres pairs en comptant de trois en trois à partir de 0 par « Plouf ». Cela permet de mettre en évidence le début de la table de 6, … 6-12-18-24-30-36…. Lorsqu’on les « découvre » )

Ce type d’exercices oblige l’élève à se décentrer d’un simple comptage en s’attachant à une propriété du nombre à exprimer : pair/impair, multiple de…, contenant un … , etc.)

Les comptes en rythme : les enfants doivent compter dans leur tête en suivant le rythme donné par l’enseignant en tapant des mains et noter le résultat d’arrivée sur l’ardoise. Le rythme peut être plus ou moins rapide, plus ou moins régulier. Deux types sonores différents peuvent faire alterner addition et soustraction, …

Ce type d’exercices oblige l’élève à se décentrer d’un simple comptage régulier. Certains peuvent développer des stratégies parallèles (compter le nombre de coups et le multiplier par la valeur du saut puis arriver au résultat,ne mentaliser qu’un nombre sur deux quand on fait du plus cinq, …). Des élèves peuvent animer le comptage et deviennent garant du résultat à trouver (le maître peut alors devenir joueur).

Intérêt de ce dispositif

Il ne nécessite pas de matériel ni de grosse préparation de supports pour les élèves. Très intéressant pour les Titulaires Mobiles.

Il permet d’animer une séance rythmée, de jouer, taquiner les élèves (avec les "pièges"), ... L’enseignant peut faire un "show" bien sympathique et pas si courant que cela en classe.